EMMANUEL

Bienvenue dans Splash, le podcast qui jette un pavé dans la mare de l’économie. Aujourd’hui, on prend une grande inspiration, on part tranquillement en balade, et on va chercher des champignons. Je vais vous parler des forêts françaises. Aaaaah la forêt… L’odeur des sous bois, ses arbres centenaires,les randonnées en montagne… Mais aussi : la déforestation, l’urbanisation, les coupes rases (c’est-à-dire le fait de couper entièrement les arbres d’une parcelle)… Et bien croyez-le ou non, la déforestation ça ne concerne pas vraiment l’hexagone ! En France, il y a de plus en plus de forêts ! Et ça, depuis deuxsiècles !

PHILIPPE DELACOTE [0:58 à 1:08]

« On note que depuis 1820, la surface a été multipliée par deux. Elle couvre actuellement environ 30% du territoire et elle a pris 700 ooo hectares depuis une dizaine d’années environ. »

EMMANUEL

Lui, c’est Philippe Delacote. Il est économiste au laboratoire BETA à Nancy, et il est spécialiste d’économie de l’environnement. il travaille notamment sur les forêts. Il nous explique pourquoi la forêt française gagne du terrain.

PHILIPPE DELACOTE [1:19 à 2:09]

« La grosse raison derrière ce reboisement, c’est en grande partie la déprise agricole. On sait quedans le secteur agricole, il y a deux dynamiques qui se combinent. Premièrement, l’intensification de la production agricole, on peut produire plus sur des surfaces moindres. Et puis, il y a également la perted’importance du secteur agricole en France. Donc, on note que depuis les années 50, il y a environ 900ooo hectares de terres agricoles qui disparaissent par décennie. Moi, j’ai le souvenir de mon grand père, je suis d’origine vosgienne, qui disait que quand il était gamin, les collines autour de chez lui n’étaient que des champs ou surtout des pâturages. Et aujourd’hui, c’est complètement couvert deforêts. C’est vrai que la déprise agricole, c’est une grosse source de reboisement. »

EMMANUEL

La déprise agricole, c’est quoi ? C’est l’abandon définitif de l’activité de culture ou d’élevage sur un territoire, et donc, même si les villes gagnent du terrain, les forêts françaises s’agrandissent ! Au

total en France, il y a 25 millions d’hectares de forêts: 17 millions sur le continent et 8 millions de forêtvierge en Guyane !

VIRGULE-SON

de 2:27 à 2:37

EMMANUEL

En Guyane, la forêt occupe 96% du territoire, avec des espèces comme le fromager (qui peutatteindre 60 mètres de haut). Les forêts de Guyane sont appelées « forêt vierge » parce qu’ellesfonctionnent sans l’intervention, passé ou présente, d’êtres humains.

VIRGULE-SON

de 2:49 à 3:00

EMMANUEL

En revanche, dans l’hexagone, il n’y a plus de forêts vierges depuis très longtemps. Elles ont été reboisées, déboisées, parfois créées de toutes pièces, entretenues, puis de nouveau abandonnées. Moi, en tant que citadin qui connaît assez mal le sujet, je pensais qu’une forêt qu’on laisse pousser touteseule se débrouille, et pousse de plus en plus.

VIRGULE-SON

de 3:15 à 3:28

EMMANUEL

Mais ce qu’il faut savoir, c’est que ces forêts poussent mieux quand on les accompagne : en éclaircissant le sous-bois, c’est-à-dire en permettant aux petits arbres d’accéder à la lumière par exemple. Ça a attisé notre curiosité, dans l’équipe de Splash : si la forêt gagne du terrain, c’est qu’on ne coupe pas beaucoup de bois. Pourquoi? Et, est-ce qu’il ne faudrait pas en couper plus?

VIRGULE-TITRE EMMANUEL

Pour commencer à répondre à cette question, il faut savoir qui

possède les forêts françaises. Il y a trois propriétaires possibles : L’Etat, c’est là qu’on parle de forêt domaniale. Il y en a de superbes et de très connues, comme celle de la Londe-Rouvray à côté de Rouen, ou celle de Bélouve à La Réunion. C’est l’ONF (l’Office national des forêts) qui les gère. Les collectivités locales, souvent les communes, on parle alors de forêts communales. Elles sont également publiques, et peuvent être également gérées par l’ONF si les communes le lui délèguent.Dans ce cas, le tarif est de 2€ par hectare et par an, ainsi

que 10 à 12% des recettes issues de leur exploitation. C’est ce qu’on appelle des frais de garderie. Dans les forêts publiques, on planifie autant que possible la gestion de la forêt sur le long terme. On prévoit sur 15 à 20 ans quand on coupe, quand on reboise quelles parcelles et pour quelles raison. Troisièmepropriétaire possible : les propriétaires privés. Là, c’est plus compliqué. Certains sont des sylviculteurs. Ils exploitent une forêt clairement plantée pour produire du bois – du petit bois pour faire de la pâte à papier ou de l’énergie en le brûlant, ou encore du« gros bois » pour la menuiserie. Mais la plupart des propriétaires de forêts ont de toutes petites parcelles, très morcelées. Parfois même, ils ne savent pas qu’ils sont propriétaires d’un hectare de forêt !

VIRGULE-SON

de 5:07 à 5:15

EMMANUEL

Souvent, ça vient du fait que si vos parents possèdent un bout de forêt, vous et vos frères et soeurs en hériterez. Si un arrière­ arrière-arrière-grand-père agriculteur a laissé pousser du bois sur quelques hectares, vous pouvez vous retrouver propriétaire d’un bout minuscule de forêt.

PHILIPPE DELACOTE [5:29 à 6:08]

« Sur les forêts privées, un gros point qu’il faut avoir en tête, c’est le très grand morcellement dela propriété forestière française. On a un très grand nombre de petits propriétaires qui ont des surfacesqui sont très faibles, ce qui fait que très souvent, ce sont des forêts qui sont peu ou pas gérées puisqu’il faut avoir une surface minimum pour que les gestionnaires, les propriétaires forestiers aientl’obligation d’avoir un plan de gestion de leur forêt. Une grande partie de la forêt française privée est, engros, non gérée, qu’on laisse pousser, si bien qu’il est souvent considéré que la forêt française est sous exploitée. »

EMMANUEL

Une forêt sous-exploitée, là encore, ça peut vous faire penser à de jolies images de nature viergequi produit de beaux arbres habités d’oiseaux et d’écureuils. En réalité, des parcelles sur lesquelles la végétation pousse toute seule, ça donne plutôt des arbres maigrichons qui ont du mal à pousser,envahis de broussailles. Et ça peut même devenir dangereux : les forêts non entretenues s’enflammentplus vite, et l’incendie est plus difficile à éteindre s’il n’y a pas de routes forestières. Pour éviter ce genre de problèmes, les pouvoirs publics encouragent de plus en plus les propriétaires à se regrouperen syndics, pour gérer leurs propriétés ensemble, partager

les frais, et planifier les coupes ou les reboisements. Mais c’est encore très minoritaire. Pour cette raison, un rapport de Terra Nova, rédigé en 2018 par Henri Prévot, qualifie l’économie de la forêtprivée de« Belle au bois dormant».

VIRGULE-SON

de 6:51 à 6:55

EMMANUEL

Il y a peu d’utilisation du bois parce peu d’incitations à en tirer un revenu régulier. Car si vous êtes propriétaire d’une toute petite parcelle, il faut que vous attendiez des dizaines d’années avant de pouvoir couper des arbres suffisamment grands pour être bien vendus. Et ensuite, il faudra de nouveau attendre des dizaines d’années pour qu’ils repoussent. Comme je vous le disais tout à l’heure,les forêts de l’hexagone ont besoin d’interventions humaines dans leur entretien. Philippe Delacote nous explique.

PHILIPPE DELACOTE [7:19 à 8:02]

« Alors, il y a un petit peu deux chapelles qui s’opposent sur l’exploitation du bois. Il y a un peucette chapelle qui dit, notamment chez les écolos, qu’il faudrait intensifier l’exploitation du bois en forêt étant donné qu’elle est sous exploitée actuellement. On va avoir la ressource forestière française, tel que les arbres vont atteindre des volumes et des âges trop importants, si bien qu’au final, le puit de carbone forestier va finir par saturer, parce qu’une fois que les arbres arrêtent de grandir, d’une certainemanière, ils séquestrent moins de carbone. Il y a toute une famille de chercheurs qui travaillent autour de la forêt en France, qui sont plutôt pour une intensification de l’exploitation. »

EMMANUEL

Si on suit ce raisonnement, on peut déplorer que l’on ne coupe pas davantage d’arbres dans les forêts françaises. En effet, chaque année en France, on coupe moitié moins de bois que ce qui a poussé en un an. Selon l’IGN (l’Institut Géographique National, qui est en charge de l’inventaire forestier) : on coupe 45 millions de mètres cubes par an, alors que poussent 92 millions de mètres cubes. Il y a aussi un peu moins de 9 millions de mètres cubes de bois qui meurent naturellement. Mais d’autres chercheurs trouvent que c’est plutôt une bonne nouvelle, toujours selon Philippe Delacote.

PHILIPPE DELACOTE [8:29 à 10:05]

« Et puis, il y en a d’autres qui sont davantage dans une optique de conservation. Il y avait une lettre ouverte, notamment à Joe Biden et à la Commission européenne, qui suggérait de mettredavantage de

poids sur le puit de carbone forestier plutôt que sur l’exploitation dans la lutte contre le changementclimatique, pour tout un ensemble de raisons qui sont assez complexes, mais il n’y a pas du tout de consensus par rapport à ça. Personnellement, l’optique que j’ai, c’est que du fait de ses multiples services éco-systémiques et de cette multi-fonctionnalité des forêts, ce qui me semble important, c’estpas forcément d’avoir une spécialisation des forêts, mais disons que certaines forêts soient focalisées sur l’exploitation. C’est déjà le cas, par exemple dans le Sud-Ouest. Ça peut avoir du sens parce que, justement, le bois a certaines vertus. La consommation du bois permet par exemple de se substituer à d’autres produit dont la production est plus polluante. Par exemple, si vous achetez des meubles en bois ou des fenêtres en bois ou des structures en bois pour faire les bâtiments, cela vous permet d’utiliser moins de PVC, moins de béton et moins de produits qui ont davantage d’impacts environnementaux. Donc, il y a un vrai intérêt à utiliser ces produits. »

EMMANUEL

Pour Philippe Delacote, certaines forêts sont avant tout des puits de carbone, c’est-à-dire un réservoir qui absorbe du carbone et contribue à diminuer la quantité de C02 planétaire et des réservoirs de biodiversité, avec des essences rares, et un habitat pour des espèces à protéger.

VIRGULE-SON

de 10:18 à 10:30

EMMANUEL

Mieux vaut ne pas les traiter comme un réservoir de bois, à couper dès que l’on peut. D’ailleurs, les forêts les plus remarquables, les plus anciennes, sont souvent des forêts domaniales, et gérées comme un patrimoine à conserver.

PHILIPPE DELACOTE [10:40 à 11:47]

« Et puis, à côté de ça, il est important d’avoir des zones de conservation assez importantes danslesquelles on privilégie plutôt la partie puits de carbone et biodiversité. À l’échelle de la France, c’est quelque chose qui est fortement possible parce qu’on a la chance d’avoir une forêt qui est assez fortement diversifiée. Les espèces forestières sont relativement variées pour des forêts tempérées. Il y a notamment une grande partie de feuillus qui sont disponibles. Il y a également toutes les forêts demontagne qui sont assez difficilement exploitables parce qu’il y a des coûts d’exploitation qui sont peu importants. Et donc, cette variété des forêts françaises, à mon avis, permet une assez grande multi-fonctionnalité de ces forêts et de

pouvoir faire à la fois de l’exploitation dans un certain nombre de cas et donc de profiter de cet intérêt de substituer à des produits polluants du bois. Et puis, d’un autre côté, avoir des forêts plutôt de conservation dans lesquelles on se focalise sur d’autres services éco­ systémiques que la production. »

EMMANUEL

Mais alors, comment on pourrait mieux valoriser cette ressource importante, laissée àl’abandon? Si je raisonne comme un économiste…

VIRGULE-SON

de 11:53 à 12:01

EMMANUEL

Je vais rapidement me poser la question de ce que signifie « valoriser ». Et la réponse n’est pas simple, parce qu’en­ dehors du bois, les services rendus par la forêt peuvent être difficiles à évaluer.

PHILIPPE DELACOTE [12:11 à 12:27]

« Et pour ça, il y a tout un ensemble de méthodes d’évaluation des services éco-systémiques qui sont possibles, notamment en France, il y a un projet qui s’appelle Ephèse, qui a pour objectif de recenser un peu tous les travaux d’évaluation des services éco­ systémiques, en particulier sur les forêts. »

EMMANUEL

Commençons par la séquestration du carbone, dont on a parlé tout à l’heure. Elle joue un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique. Comment calcule-t-on sa valeur?

PHILIPPE DELACOTE [12:36 à 13:47]

« Là, c’est entre guillemets, relativement facile puisqu’il y a une connexion assez immédiate entre le volume de bois sur pied et les volumes de carbone. Pour cela, les inventaires forestiers, notamment l’IGN en France qui est responsable des inventaires forestiers, est une source de données cruciale. Et donc, on peut estimer, par exemple, que le puit net de séquestration du carbone estenviron de 130 millions de tonnes de CO2 équivalent par an. Donc, c’est une évaluation sur laquelleon a un degré de confiance qui est relativement important. Et puis, il y a tout un ensemble d’autres services éco-systémiques qui sont un peu plus difficiles à évaluer. Il y a les produits forestiers non ligneux que vous avez mentionnés, par exemple les champignons, tout ce qui résulte de la cueillette,etc. Et là, ce qui est difficile, c’est qu’il y a tout un ensemble de ces

productions qui sont non-marchandes, qui sont juste utilisées pour la consommation privée. Donc, sur la partie marchande, là aussi, on a des statistiques, on sait que c’est plusieurs dizaines de millions d’euros par an qui sont commercialisées de ces produits. Mais en fait, la partie non-commerciale estbeaucoup plus importante. L’estimation est plus dure, mais on estime à plusieurs centaines de millions d’euros par an la valeur de ces produits. »

EMMANUEL

Et puis il faut tenir compte de tout un ensemble de services rendus par la forêt aux activitéshumaines, de manière très indirecte. Elles sont incontournables dans le cycle de l’eau, par exemple : une forêt, c’est un peu comme une usine de retraitement des eaux usées. On peut évaluer sacontribution là encore de manière indirecte.

PHILIPPE DELACOTE [14:01 à 15:32]

« Et puis, il y a tout un ensemble d’autres services éco­ systémiques, sur lesquels on a des méthodologies pour les évaluer mais qui sont naturellement imparfaites. Par exemple, le rôle des forêts dans le cycle de l’eau qui est important, puisque les forêts jouent en quelque sorte un rôle defiltre, et permettent de réduire les besoins de traitement des eaux pour qu’elles soient ensuite utilisables. Pour cela, on utilise la méthode des coûts évités. En fait, ce qu’on va faireschématiquement, c’est qu’on compare les coûts de traitement des eaux d’une zone dont le bassin versant passe par une forêt et puis, le coût de traitement des eaux d’une autre zone comparable, maisqui n’a pas cette forêt pour jouer le rôle de chiffres. Et donc, on compare un peu les coûts de traitement pour avoir une évaluation de ce service. Si on s’intéresse aux services récréatifs de type randonnée, ily a des méthodes, de type coûts de déplacement, où ce qu’on cherche à estimer, c’est combien de temps les usagers sont prêts à passer pour aller dans les forêts, pour randonner, par exemple. Etcomme le temps, c’est de l’argent, en fait, on est capable de convertir le temps passé pour allerrandonner à travers la distance et une valeur que donnent les usagers. Les économistes ont tout un ensemble de méthodologies comme ça pour essayer de contourner le problème de cette évaluation desservices éco-systémiques, avec des mesures qui sont plus ou moins plus ou moins précises suivant les services qu’on considère. »

EMMANUEL

Dans les forêts comme dans les océans – auxquels Splash avait consacré un épisode – on retrouve ce même problème : les services rendus par ces biens communs aux activités humaines sont vitaux, mais très difficiles à évaluer monétairement. Pour certains biens communs, il y a une contradiction manifeste entre l’usage marchand

et les services éco-systémiques. C’est le cas de la haute montagne, par exemple : implanter des stations de ski, ça signifie modifier le paysage, et dégrader des écosystèmes. C’est moins le cas en forêt. Bien sûr, planter une seule essence sur des kilomètres carrés pour en faire une plantationrentable, ce n’est pas la même chose que préserver la biodiversité. Mais dans ce deuxième cas, comme on l’a vu, la conservation des forêts ne signifie pas qu’on ne s’en occupe plus du tout. Et on peut avoir plusieurs objectifs à la fois, pour la gestion de ces biens communs : créer de la valeur marchande, mais aussi préserver des usages gratuits et récréatifs, ou encore préserver un capital naturel très précieux. On peut choisir l’un de ces objectifs, celui qui paraît peut-être le plusimportant de nos jours : comment les forêts peuvent-elles contribuer à réduire nos émissions de gaz à effet de serre ? Là aussi, le travail des économistes, comme Philippe Delacote et ses collègues, peut être utile. Ils ont construit un modèle, baptisé FFSM, qui permet de quantifier ça.

PHILIPPE DELACOTE [16:37 à 18:14]

« Il y a deux manières dont la forêt peut contribuer à la lutte contre le changement climatique. Le premier, c’est la séquestration du bois en forêt. Le bois, quand il grandit, c’est que du carbone et ça contribue à la lutte contre le changement climatique. L’autre, c’est ce qu’on appelle l’effet de substitution, c’est-à-dire que c’est en exploitant le bois en forêt et en consommant des produits bois, çava nous permettre de moins consommer d’autres produits polluants et donc on substitue des produits plus émetteurs de gaz à effet de serre par du bois qui est moins émetteur de gaz à effet de serre. Cequ’on voit, c’est que sur ces deux leviers d’atténuation, il y en a un, la séquestration, où on a plutôt intérêt à réduire l’exploitation du bois en forêt, puis l’autre, la substitution, on a plutôt intérêt à la quantifier. Nous, ce que le modèle peut faire, c’est comparer quels leviers peuvent être préférable en termes de bilan carbone. Et ce qu’on a montré, par exemple, c’est que si on s’intéresse à un horizon entre aujourd’hui et dans une trentaine d’années, on montre qu’il est préférable de se focaliser plutôt sur le levier de séquestration plutôt que sur le levier de substitution. Pourquoi ? Parce que si on met une subvention pour davantage d’exploitation du bois en forêt, par exemple, on va fortement réduire lestock de carbone en forêt. Et ce stock de carbone, il va mettre du temps à être compensé par l’effet de substitution, donc par le bienfait de substituer des produits non bois polluants par des produits bois moins émetteur de gaz à effet de serre. Voilà le genre de résultats qu’on peut obtenir avec le modèle. »

EMMANUEL

Alors, en définitive, que faire de toute cette surface du territoire français occupée par des arbreset des taillis ? Premièrement, on peut

encourager davantage la gestion commune des forêts privées, via des associations syndicales qui permettent aux propriétaires d’être bien conseillés, et d’éviter que chacun ne délaisse sa petite parcelle. Deuxièmement, on peut encourager la production de bois là où elle s’avère pertinente, parce que la France a des ressources encore peu utilisées et que ce matériau a de l’avenir. Troisièmement, on doit mieux mesurer la valeur des services que rend la forêt. Tant pour la préservation de la biodiversité, leclimat, ou même la conservation de paysages et d’environnements tout simplement beaux.

CRÉDITS

Splash est une émission écrite et présentée par Emmanuel Martin

Produite et montée par Marine Raut Enregistrée et mixée à l’Arrière BoutiqueStudio Coordonnée par Mathilde Janin

Splash est une production Nouvelles Écoutes

Pour vous pencher sur les études, les chiffres et références entendus dans l’épisode, ils sont à retrouver dans la description de l’émission.

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