EMMANUEL
Bienvenue dans Splash, le podcast qui jette un pavé dans la mare de l’économie. Aujourd’hui, on va parler de maisons de retraites, de DRH, et d’émissions de CO2.
C’est sûr, vous avez sûrement déjà entendu l’expression: « Ok boomer».
Elle renvoie avec ironie à l’incompréhension entre les générations les plus jeunes et celles du baby-boom,comme s’il y avait un fossé qui les séparait.
La mésentente entre les anciens et les jeunes est une idée qui ne date pas d’hier, mais qui a reçu uneactualité un peu particulière depuis cette année.
D’un côté, des retraités cloîtrés chez eux (ou pire, en maison de retraite), fortement touchés par lapandémie et le confinement, mais qui amassent de l’épargne et du patrimoine.
De l’autre, une jeunesse qui a l’impression d’avoir été privée d’une année de cours, de travail ou de loisirs, bien plus touchée par la précarité et la déprime.
On en a parlé dès les premiers épisodes de cette saison, avec Philippe Cordazzo notamment.
PHILIPPE CORDAZZO
Il y avait une question récurrente globalement sur le fait que la proportion d’étudiants qui jugeaient leursressources insuffisantes pour pouvoir suivre leurs études, etc. En 94-97, allez en gros, c’est un quart 25%. Il y a une stabilisation jusqu’en 2010 environ, on est entre 25, il y a une petite montée 26? 27 et 2010 a un petit cap. On est à 28 en 2013, on est à 32 et 2016, on est à 30%. Donc on se rapproche plus d’un tiers que d’un quart.
EMMANUEL
De surcroît, comme on l’a vu avec Mickaël Zemmour, la précarité de la jeunesse ne date pas d’hier, au contraire : pour les moins diplômés, en particulier, les difficultés se sont accumulées depuis la fin du XXesiècle, et n’ont fait que se renforcer cette année.
MICKAËL ZEMMOUR
Parmi les jeunes qui ne sont plus en formation et qui ont le niveau de qualification le plus faible. Là, le tauxde chômage est très élevé. C’est pas forcément qu’ils ne trouvent pas à travailler, mais soit dans une situation précaire sur le marché du travail, qui alterne des périodes d’emploi et de chômage assez fréquentes et assez régulière. Donc, s’il y a une question forte pour la France, c’est la question de l’insertion et de l’accompagnement stable et durable des jeunes sans qualification pour trouver un emploi.
EMMANUEL
Bon alors, est-ce qu’il y a un conflit de générations latent dans la France de
2021?
J’ai posé la question à Ikpidi Badji, docteure en économie et chargée de cours à l’université Paris 13:
IKPIDI BADJI
Donc, tout cela amène les gens à opposer encore les générations. Ça va produire encore des générations sacrifiées. Je tiens à mentionner que ce n’est pas pertinent d’opposer les générations. Il vaut mieux plutôts’intéresser aux inégalités au sein de la génération. Parce que même s’il y a eu des conséquences de la crise du covid, il y a des jeunes qui vont s’en sortir sans problème. Parce qu’ils ont le soutien de la famille, ils sont bien formés, etc. Et à côté, il y aura des jeunes qui auront du mal à s’insérer, qui seront en retard au niveau de l’insertion professionnelle, ce qui va engendrer une augmentation des inégalités au sein de la génération. Donc, s’il faut mettre en place des politiques publiques, ce serait bien de s’intéresser aux inégalités intra générationnelles.
EMMANUEL
Les recherches qu’elle a faites avec Hippolyte d’Albis amènent Ikpidi Badji à faire un diagnostic dont on a, là aussi, parlé à plusieurs reprises cette saison: les inégalités au sein d’une génération sont plus fortesqu’entre les générations. Pour parler clair, entre un septuagénaire moyen et un trentenaire moyen, il y a bien moins de différence de niveau de vie qu’entre Bernard Arnault et votre grand-père (sauf si votre grand-pèreest François Pinault bien sûr).
Le baby-boom, c’est la période pendant laquelle la France a fait nettement plus de bébés qu’avant et qu’après : de la fin de la seconde guerre mondiale au début des années 70, le nombre d’enfants par femmes était
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d’environ 2,5, contre 1,9 à l’heure actuelle. Ça donne donc des générations
«pleines», comme on dit, et une pyramide des âges qui s’est déformée.
Ce sont les baby-boomers – ou les boomers, comme on l’entend également
– qui sont en train de partir en retraite en grand nombre, depuis la fin des années 2000.
Et c’est cette génération qui semble avoir bénéficié à la fois d’une croissance importante, d’une société de consommation en plein essor, d’un système de protection sociale de mieux en mieux doté… tandis que les générations suivantes ont en apparence été moins bien dotées.
Or, on va le voir aujourd’hui, ce décalage n’est pas si évident.
Et il se pourrait même qu’il y ait, entre les générations les plus jeunes et les plus âgées, davantage de solidarité que de conflit.
Mais avant d’examiner les idées reçues sur les inégalités entre générations, il faut qualifier plus précisément ce dont on parle.
En fait, l’idée de conflit, ou du moins de divergence irréconciliable entre les boomers, les millienials, les générations X, Y ou Z, elle trouve son origine du côté du marketing et des ressources humaines, bien plus que dans la recherche en sciences sociales.
Une anecdote personnelle à ce propos : du temps où je travaillais auprès de la direction RH d’une grande entreprise, j’avais beaucoup de mal à faire entendre que les millenials n’étaient pas tous impossibles à manager, « digital natives » et radicalement différents des autres salariés. Parce que les cadresdirigeants ont tendance à se représenter ce que sont des jeunes de vingt ans… en regardant leurs propres enfants ! Alors que le rapport salarial dans une entreprise change beaucoup les attitudes et la communication entre générations.
Et d’ailleurs, il faut ici tenir compte d’une distinction importante : l’effet de l’âge n’est pas le même quel’effet de la génération. Avoir vingt ans en 1960, ce n’est pas la même chose qu’en 2020 – même si certains phénomènes tiennent avant tout à l’âge, et non pas à l’année de naissance. C’est un problème quand on veut estimer l’un et l’autre pour une population donnée, qui a par définition une date de naissance donnée. Ikpidi Badji :
IKPIDI BADJI
En fait, le problème se situe au niveau de l’âge, de la période et de la cohorte. En fait, quand on veut décomposer l’effet de l’âge sur ces cohortes, on est obligé d’intégrer dans l’équation des estimations des 3 variables. Sauf que l’intégration de ces trois variables engendre un
problème de colinéarité parce que la période, c’est égale à l’année de naissance plus l’âge. Donc, il y a un problème de colinéarité.
EMMANUEL
Deux variables colinéaires, ça signifie qu’elles sont liées mathématiquement, par une équation simple dutype, en l’occurrence : année de naissance + âge = année actuelle.
Dans ces conditions, il est souvent difficile d’estimer ce qui est propre à l’époque que traverse une génération (plusieurs cohortes de personnes nées aux mêmes dates, entre 1945 et 1965, par exemple) et cequi tient à leur âge. Bref, c’est peut-être parce que les boomers sont vieux qu’ils concentrent de la richesse et du pouvoir, et pas parce qu’ils sont nés pendant les Trente glorieuses.
Ça a donné lieu à des débats déjà anciens dans la recherche en sciences sociales, autour notamment destravaux de Louis Chauvel. Dès la fin des années 90, il cherchait à démontrer que les générations qui ont suivicelle des baby-boomers ont connu une situation plus difficile, en raison de la dégradation du marché du travail, mais aussi du logement, par exemple. Mais depuis une vingtaine d’années maintenant, on a assez derecul pour faire le bilan. Il se pourrait que les jeunes gens des années 90 aient ensuite connu des carrières moins difficiles, l’accession à la propriété et une certaine mobilité sociale.
Il est temps de confronter les clichés : est-ce que les idées reçues sur les boomers versus les jeunes résistent à l’analyse?
1e idée reçue : Pendant les Trente glorieuses, on pouvait s’enrichir en travaillant ; de nos jours c’est fini.
IKPIDI BADJI
Il faut du patrimoine. Et aussi ce qu’on entend, c’est que la génération du baby boom, puisque cettegénération a connu une période de prospérité, durant leur jeunesse le taux de chômage était plus faible,donc une bonne insertion sur le marché du travail et donc ils ont pu accumuler du patrimoine.
Là, l’étude dont je vais parler, ça a été réalisé par d’autres personnes, c’est étude qui a été réalisée en 2016 surla richesse au cours des générations. Ils ont essayé de comprendre : est-ce qu’une génération a accumulé plus de richesses qu’une autre génération ? et notamment si la génération du baby boom a été privilégiée. Etce qu’il trouve dans cette étude, c’est que la génération du baby boom n’a pas été privilégiée parce qu’à âgedonné :
la richesse, le patrimoine augmentent entre la génération née avant la guerre, jusqu’à la génération du babyboom. Et à partir de la génération du baby boom, le patrimoine est relativement stable donc le patrimoine dela génération du baby boom n’est pas beaucoup plus élevé que celui de la jeune génération.
EMMANUEL
Plutôt faux, donc. quand on a 60 ans, on possède bien davantage de patrimoine qu’à 20 ans : c’est un effetd’âge, et pas de génération. Et il faut y ajouter l’effet de la croissance économique : lorsque le niveau de vie s’accroît, les patrimoines peuvent également s’accroître.
Mais on pourrait aussi imaginer que les revenus du patrimoine augmentent plus vite que les revenus dutravail, de sorte que les retraités accumulent de l’épargne pendant que les actifs, par définition plus jeunes, ont du mal à s’enrichir. C’est vrai, et depuis quarante ans maintenant : pas seulement pour les boomers, donc. Et là encore, gardez en tête que les inégalités de patrimoine au sein d’une génération sont bien plus grandes qu’entre les générations.
2e idée reçue : C’est beaucoup plus dur de trouver du travail de nos jours, et les contrats sont bien plus précaires pour les jeunes, qu’ils ne l’étaient quand nos parents ou grands-parents entraient sur le marché du travail. Ikpidi Badji :
IKPIDI BADJI
Effectivement, le taux de chômage actuellement est très élevé, contrairement aux baby boomer qui ont bénéficié d’une insertion relativement plus facile sur le marché du travail. Donc, après cette question, on oppose toujours les générations, mais ce que j’aimerai dire, c’est que ce n’est pas tout à fait pertinent d’opposer les générations, mais au contraire, on devrait s’intéresser à ce qu’il se passe au sein des générations. Les études montrent qu’il n’y a pas de problème d’inégalité intergénérationnelle en termes deniveau de vie, mais il y a un problème intra-générationnel, parce que là, vous dites, le taux de chômage est très important chez les jeunes. C’est vrai, mais si on regarde au sein de la jeune génération, il y en a qui vont bien s’en sortir. Les jeunes qui ont un bon bagage intellectuel, super bien formés, qui ont un bon bagageculturel et, avec l’aide de leur famille, vont s’en sortir sans difficulté. Même avec la crise actuelle qu’onobserve, ce sont des personnes qui vont s’en sortir sans difficulté. Mais à côté, on a aussi d’autres jeunes quiont du mal à trouver du travail, et dont le taux de chômage est beaucoup plus important.
Plutôt juste, donc : la situation du marché du travail s’est durablement dégradée pour les nouveaux entrants, depuis les années 80 jusqu’à maintenant.
Mais là encore, ce qui prime dans les résultats d’enquêtes, ce sont les inégalités entre les jeunes eux-mêmes, et en particulier en fonction du niveau de formation. Le diplôme reste une très bonne protectioncontre le chômage.
3e idée reçue : La croissance des Trente glorieuses, c’est fini. Les générations qui ont grandi à cette époque-là en ont bien profité, et depuis, c’est mort, donc notre niveau de vie se dégrade.
IKPIDI BADJI
C’est vrai qu’avec la génération du baby boom, ils ont vécu dans une période où le taux de croissance étaità peu près de 3 à 7 %. Et après la crise de 1973, on est passé à un taux de croissance entre o, 5 à 2%.Donc, en gros, la jeune génération a vécu dans une société où le taux de croissance est relativement plus faible. Ce qu’on trouve, c’est que ça n’a pas vraiment empêché les jeune – en tout cas le niveau de vie -d’avoir un bon niveau de vie par rapport à leurs aînés. Parce que, justement, ce qui explique le fait que les jeunes soient mieux lotis que leurs aînés, c’est à cause de la croissance économique. C’est parce que dans la stratégie d’estimation que nous utilisons, nous tenons compte de la croissance économique observée au cours de ces dernières années. Donc, je ne peux pas dire que parce qu’ils n’ont pas vécu dans une société où le taux de croissance est relativement faible, ils n’auraient pas eu un bon niveau de vie.
EMMANUEL
Plutôt juste si on s’en tient au taux de croissance, mais faux si l’on parle du niveau de vie. En effet, le taux de croissance annuel du PIB par habitant atteint rarement 2% depuis 1980. En revanche, même avec une croissance faible, on voit que le revenu des Français – en moyenne, là encore – continue à augmenter chaque année. Et avec lui, la consommation. Les estimations d’Ikpidi Badji et Hippolyte d’Albispermettent de conclure qu’il n’y a pas de « génération sacrifiée », devenue plus pauvre que les précédentes, du moins en termes de revenu moyen.
4e idée reçue : à l’avenir, les retraites vont baisser. Impossible qu’on ait dans les décennies qui viennent des retraites aussi bonnes que celles des retraités actuels.
IKPIDI BADJI
On sait qu’il y a des problèmes de déficit de la Sécurité sociale, ce qui laisserait penser que la jeune génération lorsqu’elle sera à la retraite ne pourra pas bénéficier d’un montant de retraite raisonnable. Et l’autre point aussi c’est que la part des retraites, les dépenses de retraite, ont augmenté au cours de ces dernières années.
Par exemple, en 1980, les dépenses de retraite représentaient environ 9 % du PIB. Et en 2018, c’est passé à16,2%, donc c’est énorme. Mais ce qui peut expliquer la hausse des dépenses de retraite, c’est parce que le nombre de retraités a augmenté, ne cesse d’augmenter et c’est plutôt au niveau démographique. Pourquoi est-ce que je dis cela? Il y a une étude qui a été réalisée par l’équipe du National Transfert, qui cherche tout particulièrement à expliquer les sources de financement de la consommation à chaque âge.
Par exemple, si je prends une personne qui a 30 ans, quelles sont les sources de financement de saconsommation ? Est ce que sa consommation est financée par les transferts publics ? Est ce que c’est financé par les transferts familiaux ou bien par son revenu du travail ? Qu’en est il de quelqu’un qui a 40ans ? 60 ans ? Et qu’est ce qu’ils trouvent comme résultat, c’est que les gens, les 60 ans et plus, en 1979, 78% de leur consommation est financée par les transferts publics. En d’autres termes, par la retraite. En revanche, en 2011, cette proportion est tombée à 61%, donc 61% de la consommation est financée par le transfert public.
Qu’est ce que j’essaie de dire? C’est que les anciens se reposent de plus en plus sur leurs revenus personnels, leurs ressources personnelles, pour financer leur consommation, donc, se reposent moins sur les transferts publics. Donc, en gros, la hausse des dépenses de retraite que nous observons aujourd’hui s’explique par le nombre. Et non pas parce que la génération actuelle est favorisée par rapport aux autres générations. Mais est-ce-qu’elle sera favorisée par rapport aux générations futures? Ça dépendra du déficit de la Sécurité sociale, des réformes de retraites qui seront mises en place.
EMMANUEL
La réponse est donc incertaine. On finance beaucoup de retraites à l’heure actuelle, parce qu’il y a beaucoup de retraités. Mais les retraités financent leur consommation en partie grâce à leur épargne, davantage qu’avant.
Donc, le poids des pensions de retraites versées par la Sécurité sociale pourrait s’affaiblir à l’avenir, surtout si des réformes encouragent la capitalisation, plutôt que la répartition.
Cette histoire reste encore à écrire, parce que ce n’est pas qu’une question de démographie (assez prévisible), mais avant tout une question de choix politiques.
C’est-à-dire, dans le premier cas, chacun se débrouille pour mettre de l’argent de côté, dans le deuxième cas, on partage : les retraites d’aujourd’hui sont financés par les actifs d’aujourd’hui.
se idée reçue : La dégradation de l’environnement, le réchauffement climatique, le productivisme à outrance et la surconsommation, c’est l’héritage que nous ont laissé les gens nés dans les Trente glorieuses.
IKPIDI BADJI
Si j’ai bonne mémoire, il y a une étude qui a été réalisée par Lucas Chancel sur l’impact des différentes générations sur l’environnement et les études ont montré que la génération du baby boom a eu un impact négatif sur l’environnement. Contrairement aux autres générations. Mais après cette étude, on peut relativement la critiquer.
EMMANUEL
L’étude à laquelle Ikpidi Badji fait référence, c’est un article de Lucas Chancel paru en 2014, qui essaie d’estimer les émissions de CO2 en fonction de la date de naissance – et uniquement de cette variable, ce qui est assez compliqué d’un point de vue méthodologique. Et ses résultats montrent en effet une plus grande quantité de CO2 émise par les boomers que par les générations ultérieures.
Mais d’une part, ce sont les cohortes nées entre 1935 et 1955 que Chancel appelle « baby-boomers ». Et d’autre part, l’émission plus importante de CO2 tient à une consommation très polluante : la voiture thermique, les logements mal isolés, les trajets en avion plus fréquents. Et tous ces modes deconsommation, y compris une alimentation très carnée, sont en train de décliner dans la France de 2021. Là encore, l’effet d’âge peut l’emporter sur l’effet de génération : même des retraités habitués à chauffer leur piscine en plein hiver finissent par moins s’en servir lorsqu’ils atteignent un âge élevé.
En définitive, l’idée d’un conflit de générations semble avoir du plomb dans l’aile : il n’y a pas tant que ça d’inégalités qui seraient le pur produit de l’année de naissance. Bien sûr, les retraités sont en moyenne plusriches et ont connu des années plus fastes. Mais ce que la recherche en sciences sociales a également démontré, c’est que les solidarités intra-familiales permettent de lier les générations les unes aux autres, au lieu de les éloigner. Et il faut y ajouter le système de protection sociale, qui est bien plus développé de nosjours qu’il ne l’était par le passé.
En revanche, ce n’est pas parce qu’il existe des inégalités qu’elles produisent mécaniquement des conflits… ni le contraire, d’ailleurs. Un exemple : en mai 68, les jeunes étudiants et ouvriers ont pris la rue pour se révolter contre une société qu’ils considéraient comme oppressante et sans perspectives. Alors même qu’on était au sommet d’une longue période de croissance et d’affaiblissement des inégalités ! D’ailleurs, l’idée d’une « culture adolescente », propre aux « bandes de jeunes », en tous points opposée à celle des parents, est précisément née à ce moment-là ! Bref, ce sont les boomers qui ont inauguré l’idée de conflits de générations.
Ce qu’il faut observer en ce moment, c’est peut-être moins les constats objectifs d’inégalités de revenus et de patrimoines, et plutôt les mouvements de politisation et de mise à l’agenda d’un éventuel conflit de générations. Ça pourrait bien être l’un des phénomènes que l’on voit naître en sortie de crise, surtout si lesfractions les plus politisées de la jeunesse créent des mouvements sociaux de ce type.
Et pour observer tout ça, il faudra suivre non seulement ce que publient des économistes, mais aussi des sociologues, et des politistes.
Et voilà ! C’était le dernier épisode de la saison ! Je suis ravi de vous avoir accompagné lors de cette nouvelle saison de Splash. merci beaucoup à Marine Raut, à Mathilde Janin, à Adrien Beccaria pour tout le travail fourni ces derniers mois !
Quant à nous on se retrouve à la rentrée prochaine avec de nouveaux sujets pour continuer à jeter des pavés dans la mare de l’économie.
A bientôt!